J’ai eu la chance de pouvoir participer bénévolement à cette aventure, et quelle aventure !

Chaque mois de mars, se déroule une sensibilisation nationale sur le cancer colorectale. Il s’agit de mars bleu, un peu moins connu qu’octobre rose : mois de sensibilisation au cancer du sein et Movember : mois de sensibilisation au cancer masculin (prostate).

Pourquoi  me direz-vous ?

Facile !

Il s’agit de parler de caca et de colon !

Je vous laisse imaginer la difficulté d’entamer une discussion sur ce sujet…

J’ai donc participé au Colon Tour avec la Ligue contre le cancer de Charentes Maritimes, le 28 mars dernier, dans la galerie d’un centre commerciale. Cette journée était portée sous le signe de la prévention et de l’information sur le dépistage du cancer colorectale (pour les 50-74 ans qui n’ont pas d’antécédents).

Nous avions à notre disposition grâce à la Ligue :

–       Un colon gonflable dans lequel nous accompagnions les personnes qui le désiraient, pour leur montrer l’intérieur du colon (une partie saine, puis au fur et à mesure du parcours : un petit polype et son évolution vers un cancer)

–       Un casque de réalité virtuel : vidéo explicative du colon sain, des polypes, du cancer colorectale et des facteurs favorisants.

Cette journée était offerte au tout venant dans la galerie. Mais nous nous sommes confrontés à plusieurs difficultés :

–       Journée durant laquelle la grève contre la réforme des retraites entrainait des bouchons et des difficultés pour se déplacer

–       Vision de la Ligue contre le cancer : une partie des gens ont pu penser que nous étions là pour recueillir des dons, de l’argent

–       Se voir proposer une visite de l’intérieur d’un colon et de parler de caca et de cancer : tout ça n’est pas très vendeur et en a effrayé plus d’un !

Cependant, nous avons pu échanger avec de nombreuse personnes de tous âges et nous avons pu les sensibiliser sur la facilité et la nécessité de se faire dépister, et d’en parler avec leur famille, parents, amis, médecin…

Quand on réalise que 9 patients sur 10 dépistés à temps guérissent. Ça vaut quand même le coup je trouve de faire caca sur papier dans ces toilettes chez soi ! non ?

J’ai rencontré des bénévoles exceptionnels qui donnent de leur temps et de leur énergie pour apporter cette info au plus grand nombre : détaché de la CPAM, médecins, professionnels de santé, patients,…

Nous avons pu remarquer que de nombreuses personnes concernées par la tranche d’âge ciblée par le dépistage gratuit sont au courant de celui-ci :

–       Soit ils sont très bien suivi par leur médecin traitant et ils réalisent régulièrement le dépistage gratuit

–       Soit ils sont au courant mais n’ont pas pris le temps de le faire, laissant ainsi e kit de dépistage au fond d’un placard. Quel dommage, car ce kit contient des éléments qui se périment et ne sont donc plus fiable pour le réaliser ensuite.

Nous avons également rencontré des plus jeunes, non concernés par le dépistage gratuit, mais qui voulaient des renseignements sur le cancer du colorectal : soit parce qu’ils ont dans leur famille des proches qui en ont eu un, soit parce qu’ils ont eux-mêmes des antécédents. Nous avons pu leur expliquer avec des mots simples les démarches à faire auprès de leur médecin traitant, pour être accompagnés et guider dans la surveillance.

Une grande partie des personnes ne souhaitait cependant pas discuter avec nous, et passait leur chemin, soit sans nous répondre, soit en nous répondant qu’ils n’étaient pas intéressé. Comment leur en vouloir en un sens : se faire « accoster » dans la galerie d’un centre commerciale pour parler cancer, caca, dépistage et visite d’un colon… pas très glamour ni très attrayant, malgré nos sourires, notre bienveillance et notre politesse.

Je me dis que ce n’est pas grave, au moins, ils ont jeté un coup d’œil furtif au stand, ont pu voir de quoi il s’agissait, et peut être que cela leur permettra d’en parler ensuite à leur médecin traitant, dans le contexte plus intimiste d’une consultation avec lui dans son cabinet (à l’abri des regards, des oreilles et de façon plus personnelle avec quelqu’un qui les connait : plus rassurant vu le sujet abordé). C’est donc tout de même une petite victoire pour nous.

Voilà ce qui ressort pour moi de cette journée de prévention contre le cancer colorectale : mieux vaut être informé tôt, et dépisté précocement que d’attendre le résultat d’un cancer déclaré.

Parlez-en autour de vous, à votre famille, à vos enfants, à vos amis, à vos voisins… Je vous le redis : 9 cancer colorectale sur 10 dépistés précocement sont guéris !